Economie
 


     L’économie trinidadienne s’est développée dans un premier temps à partir de l’industrie sucrière, fortement capitalisée, et l’industrie cacoière, beaucoup plus familiale. Vers 1895, 34 des 59 exploitations sucrières appartenaient à des groupes financiers. La première grande fabrique, Sainte-Madeleine, fut construite en 1872.

Le gisement d’asphalte naturel de La Brea (lac de 50 ha.) fut exploité dès 1907 et produisait 6 millions de m3 quand furent découvert les premiers gisements offshore en 1954. Trinité dispose de ce fait de la plus grosse réserve d’asphalte du monde.

Aujourd’hui, les principales richesses économiques du pays sont le pétrole et le gaz, qui représentent 77% des exportations. La découverte de nouvelles ressources de gaz naturel, et de nouveaux investissements devraient se traduire par une augmentation de la production gazière de plus de 100% faisant de Trinité le 5è producteur mondial de gaz naturel. Parallèlement, la découverte d’un nouveau gisement de pétrole sur la côte est devrait relancer le secteur pétrolier (120 000 barils /jour devrait augmenter de 65%). Tel n’a pas toujours été le cas : la chute des prix du pétrole avec la baisse de la production, dans les années 90, produisit une récession économique. Aussi, les gouvernements ont-ils misés sur la diversification économique, car, avec la découverte des ressources pétrolières, l’économie a eu tendance a se transformer en économie rentière. Les revenus obtenus grâce au pétrole ont été investis dans l’industrie, spécialement celle des plastiques et de l’électronique. Enfin, Trinité-et-Tobago est le premier exportateur mondial de méthanol et d’ammoniaque.

Le secteur agricole est très limité et les principales cultures sont la canne à sucre, le café, le cacao et les agrumes. En général, T&T doit importer la plupart des produits de consommation. En contrepartie, le tourisme contribue à une importante entrée de devises dans le pays, qui pourrait être plus importante s’il y avait plus d’investissements dans le secteur. Le pays a connu un mini-boom touristique dans les années 90 (éco-tourisme).

Trinité-et-Tobago était une économie étatique, mais n’a pas échappé à la vague de libéralisation prônée par les institutions de Bretton Woods et les recommandations du FMI sur le régime fiscal et la privatisation les entreprises publiques. L’économie a une croissance stable d’au moins 3%, un indice d’inflation en dessous des deux chiffres et une dette externe substantiellement réduite (17% du PIB). Mais les aides sociales ont été réduites et le niveau de pauvreté de la population a augmenté (25% de la population vivrait en dessous du seuil de pauvreté), notamment en raison de la restructuration du secteur sucrier (Caroni, employant une majorité d’indiens). Trinité-et-Tobago est membre de la CARICOM et de l’AEC (Association des Etats de la Caraïbe). Ses principaux partenaires commerciaux sont les Etats-Unis (47% des exportations), le Venezuela (19% des importations) la Jamaïque, la Barbade et la Guyane, le Royaume-Uni, le Canada, le Brésil et l’Allemagne.

Pour plus d'informations sur l'économie et le tourisme de Trinité, vous pouvez visiter le site de TIDCO : www.tidco.co.tt

 

FICHE

Le chocolat de Trinité-et-Tobago

Équateur, Colombie, Venezuela, les cacaoyers ont été introduits aux Antilles par le Juif Benjamin Dacosta et se sont propagés au nord de l'Amérique du Sud. Certains sont cotés en bourse. Ils constituent 8% du marché et représentent le cacao fin, l'autre or noir du marché. Ce sont le trinitario de Trinidad et de Grenade, le cacao nacional d'Équateur et certains criollos du Venezuela. A Trinité, le cacao a connu son heure de gloire entre 1866 et 1920 (30 000 tonnes par an, soit 10% de la production mondiale).

C'est Trinidad qui remporte la palme, lieu de prédilection où le sol, le climat, les traditions se conjuguent pour donner un produit haut de gamme. Sur les collines couvertes de forêts, grâce aux soins du département Cocoa Reasearch Unit de l’université des West Indies, 120 000 arbres produisent jusqu'à 3 000 tonnes du meilleur cacao, le trinitario, un mariage réalisé en 1939 entre le criollo fragile et le robuste forastera d'Afrique, une greffe bénie par l'Imperial College, l'administration coloniale du cacao. Délicatesse et fruité puissant, tels sont les critères d'un trinitario qui entre dans la composition des chocolats de grand luxe. Il pousse sur ce qu'on appelle ici "le sol à chocolat", une argile sableuse, un sol entretenu par des théories de dames en bigoudis qui désherbent à gestes lents les cacaoyers. Les hommes les toilettent chaque année, les taillent au quatre ans pour les maintenir à une hauteur de 5 à 8 m pour en faciliter la récolte.

Où s’en procurer ? Surtout pas à Trinité, où il est introuvable, car les fèves sont exportées à l’état brut. Il faudra pour cela aller en acheter dans des boutiques spécialisées, telles que "Cacao et Chocolat" à Paris. Les Trinidadiens ne connaissent que le chocolat au lait bas de gamme d’origine américaine. Toutefois, vous pourrez peut-être trouver du chocolat de qualité acceptable dans les boutiques suivantes : Malabar Farms (en bloc pour faire de la mousse au chocolat) et Adams Bagel.